[article] in Techniques de l'ingenieur BIO > Vol. BIO 1 (Trimestrielle) . - 14 p. Titre : | Évaluation de la sécurité sanitaire des OGM | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Gérard Pascal, Auteur | Année de publication : | 2010 | Article en page(s) : | 14 p. | Note générale : | Bibliogr. | Langues : | Français (fre) | Mots-clés : | Sécurité sanitaire Toxicologie. | Résumé : | L'évocation du sigle OGM suscite un intérêt immédiat et déclenche des discussions souvent contradictoires. Cependant, nos concitoyens savent-ils ce qui se cache derrière ces trois lettres, ce que sont les organismes génétiquement modifiés, quels types d'OGM sont aujourd'hui autre chose que des curiosités de laboratoire, quelles sont leurs différents types d'utilisation, quels sont leurs développements possibles, probables ? Enfin, les OGM, et en particulier les plantes génétiquement modifiées utilisées comme source d'aliments, présentent-ils des risques sanitaires ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles cet article se propose de répondre.
Des enzymes issues de microorganismes génétiquement modifiés (MGM) sont utilisées depuis plus de quinze ans pour la fabrication de nombreux produits alimentaires fermentés comme les produits de cuisson céréaliers, la bière, les fromages, c'est-à-dire les produits fermentés. Si ces enzymes sont l'objet d'une évaluation de leur absence de risques sanitaires (la France est l'un des seuls pays à disposer d'une réglementation des enzymes alimentaires), le public n'a pas manifesté de réactions négatives vis-à-vis de ces utilisations. On peut imaginer que c'est en raison de son ignorance et aussi, et peut-être surtout, parce que les MGM dont sont issues les enzymes ne sont pas disséminés dans l'environnement.
Les animaux génétiquement modifiés ne sont pour le moment que des outils de recherche et n'ont pas encore suscité de réelles réactions, alors que la consommation des produits des animaux clonés commence à être l'objet de contestations dans les milieux consommateurs outre-Atlantique.
Le débat au sein de la société concerne aujourd'hui essentiellement les plantes génétiquement modifiées (PGM), aliments, source d'aliments ou source de molécules d'intérêt pharmaceutique ou industriel. L'importance du développement dans le monde des PGM aliments ou source d'aliments ainsi que la spécificité de l'évaluation de leur sécurité sanitaire pour une consommation humaine ou animale sont telles que mon propos se limitera aux PGM.
En 2007, des PGM ont été cultivées sur plus de 114 millions d'hectares de par le monde (cf. figure en ) : 101 Mha sur le continent américain, environ 6 Mha en Inde et 4 Mha en Chine et très peu en Europe (moins de 300 000 ha dont 100 000 ha en Espagne et en Roumanie et environ 22 000 ha en France). Dans le monde, les espèces concernées sont essentiellement le soja (51 % des espaces cultivés), puis le maïs (31 %), le coton (13 %) et enfin le colza (5 %). Ces PGM étaient donc, en 2007, des plantes de grande culture, cultivées dans de grands pays agricoles.
Les applications correspondent d'ailleurs bien à des objectifs de ces pays : tolérance aux herbicides pour 63 % des surfaces cultivées et résistance aux insectes, essentiellement aux lépidoptères, pour 18 %. Les deux caractères ont été introduits simultanément dans des PGM cultivées sur 19 % des surfaces .
On voit donc que pour le moment, les autres espèces végétales et les autres caractères nouveaux des PGM ne sont pratiquement que des curiosités de laboratoire.
L'évaluation du risque alimentaire présenté par ces PGM est étroitement liée à la nature des transformations génétiques réalisées et à leur composition. Elle présente les mêmes difficultés que l'évaluation de la sécurité de tout aliment et suppose donc une approche spécifique du domaine alimentaire. C'est cette approche que nous allons suivre point par point, basée sur la connaissance des propriétés nouvelles de chaque PGM et en utilisant une méthode « comparative » qui consiste à comparer la PGM, ou l'aliment qui en est issu, à une plante ou à un aliment traditionnel dont la consommation bénéficie d'un historique de consommation sans risques (« history of safe use » des Anglo-Saxons). C'est le concept de l'équivalence en substance.
L'évaluation va concerner la toxicité éventuelle des protéines nouvellement produites, leur risque allergène ainsi que la salubrité (absence de toxicité et valeur nutritionnelle) de la PGM ou de l'aliment qui en est issu. Elle sera réalisée au cas par cas.
Des centaines de chercheurs disposant des compétences et de l'expérience de l'évaluation de la sécurité sanitaire des aliments, travaillant au sein de collectifs scientifiques nationaux, européens ou internationaux, ont élaboré cette méthodologie d'évaluation des PGM par étapes, au cours des vingt dernières années. Tous les dossiers de demande de mise sur le marché des PGM ont été examinés et évalués sur la base de cette méthodologie. La conclusion de toutes les évaluations a été : la PGM ou les aliments qui en sont issus ne présentent pas plus de risque que la plante ou l'aliment traditionnel qui servent de « comparateurs ». Aucun des travaux publiés, qui contestent ces conclusions, n'a été considéré comme acceptable par la communauté scientifique qui en a critiqué le protocole et la qualité et en a réfuté les résultats.
| REFERENCE : | BIO 8 100 | DEWEY : | 620 | Date : | Novembre 2008 | En ligne : | http://www.techniques-ingenieur.fr/base-documentaire/procedes-chimie-bio-agro-th [...] |
[article] Évaluation de la sécurité sanitaire des OGM [texte imprimé] / Gérard Pascal, Auteur . - 2010 . - 14 p. Bibliogr. Langues : Français ( fre) in Techniques de l'ingenieur BIO > Vol. BIO 1 (Trimestrielle) . - 14 p. Mots-clés : | Sécurité sanitaire Toxicologie. | Résumé : | L'évocation du sigle OGM suscite un intérêt immédiat et déclenche des discussions souvent contradictoires. Cependant, nos concitoyens savent-ils ce qui se cache derrière ces trois lettres, ce que sont les organismes génétiquement modifiés, quels types d'OGM sont aujourd'hui autre chose que des curiosités de laboratoire, quelles sont leurs différents types d'utilisation, quels sont leurs développements possibles, probables ? Enfin, les OGM, et en particulier les plantes génétiquement modifiées utilisées comme source d'aliments, présentent-ils des risques sanitaires ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles cet article se propose de répondre.
Des enzymes issues de microorganismes génétiquement modifiés (MGM) sont utilisées depuis plus de quinze ans pour la fabrication de nombreux produits alimentaires fermentés comme les produits de cuisson céréaliers, la bière, les fromages, c'est-à-dire les produits fermentés. Si ces enzymes sont l'objet d'une évaluation de leur absence de risques sanitaires (la France est l'un des seuls pays à disposer d'une réglementation des enzymes alimentaires), le public n'a pas manifesté de réactions négatives vis-à-vis de ces utilisations. On peut imaginer que c'est en raison de son ignorance et aussi, et peut-être surtout, parce que les MGM dont sont issues les enzymes ne sont pas disséminés dans l'environnement.
Les animaux génétiquement modifiés ne sont pour le moment que des outils de recherche et n'ont pas encore suscité de réelles réactions, alors que la consommation des produits des animaux clonés commence à être l'objet de contestations dans les milieux consommateurs outre-Atlantique.
Le débat au sein de la société concerne aujourd'hui essentiellement les plantes génétiquement modifiées (PGM), aliments, source d'aliments ou source de molécules d'intérêt pharmaceutique ou industriel. L'importance du développement dans le monde des PGM aliments ou source d'aliments ainsi que la spécificité de l'évaluation de leur sécurité sanitaire pour une consommation humaine ou animale sont telles que mon propos se limitera aux PGM.
En 2007, des PGM ont été cultivées sur plus de 114 millions d'hectares de par le monde (cf. figure en ) : 101 Mha sur le continent américain, environ 6 Mha en Inde et 4 Mha en Chine et très peu en Europe (moins de 300 000 ha dont 100 000 ha en Espagne et en Roumanie et environ 22 000 ha en France). Dans le monde, les espèces concernées sont essentiellement le soja (51 % des espaces cultivés), puis le maïs (31 %), le coton (13 %) et enfin le colza (5 %). Ces PGM étaient donc, en 2007, des plantes de grande culture, cultivées dans de grands pays agricoles.
Les applications correspondent d'ailleurs bien à des objectifs de ces pays : tolérance aux herbicides pour 63 % des surfaces cultivées et résistance aux insectes, essentiellement aux lépidoptères, pour 18 %. Les deux caractères ont été introduits simultanément dans des PGM cultivées sur 19 % des surfaces .
On voit donc que pour le moment, les autres espèces végétales et les autres caractères nouveaux des PGM ne sont pratiquement que des curiosités de laboratoire.
L'évaluation du risque alimentaire présenté par ces PGM est étroitement liée à la nature des transformations génétiques réalisées et à leur composition. Elle présente les mêmes difficultés que l'évaluation de la sécurité de tout aliment et suppose donc une approche spécifique du domaine alimentaire. C'est cette approche que nous allons suivre point par point, basée sur la connaissance des propriétés nouvelles de chaque PGM et en utilisant une méthode « comparative » qui consiste à comparer la PGM, ou l'aliment qui en est issu, à une plante ou à un aliment traditionnel dont la consommation bénéficie d'un historique de consommation sans risques (« history of safe use » des Anglo-Saxons). C'est le concept de l'équivalence en substance.
L'évaluation va concerner la toxicité éventuelle des protéines nouvellement produites, leur risque allergène ainsi que la salubrité (absence de toxicité et valeur nutritionnelle) de la PGM ou de l'aliment qui en est issu. Elle sera réalisée au cas par cas.
Des centaines de chercheurs disposant des compétences et de l'expérience de l'évaluation de la sécurité sanitaire des aliments, travaillant au sein de collectifs scientifiques nationaux, européens ou internationaux, ont élaboré cette méthodologie d'évaluation des PGM par étapes, au cours des vingt dernières années. Tous les dossiers de demande de mise sur le marché des PGM ont été examinés et évalués sur la base de cette méthodologie. La conclusion de toutes les évaluations a été : la PGM ou les aliments qui en sont issus ne présentent pas plus de risque que la plante ou l'aliment traditionnel qui servent de « comparateurs ». Aucun des travaux publiés, qui contestent ces conclusions, n'a été considéré comme acceptable par la communauté scientifique qui en a critiqué le protocole et la qualité et en a réfuté les résultats.
| REFERENCE : | BIO 8 100 | DEWEY : | 620 | Date : | Novembre 2008 | En ligne : | http://www.techniques-ingenieur.fr/base-documentaire/procedes-chimie-bio-agro-th [...] |
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